samedi 24 février 2018

RHEA se moque de ceux qui s'étonnent des méfaits de Macron et revient sur le discours de Ouagadougou et de Saint-Louis du Sénégal


Communiqué


RHEA se moque de ceux qui s'étonnent des méfaits de Macron et revient sur le discours de Ouagadougou et de Saint-Louis du Sénégal



Il est particulièrement comique de voir les uns et les autres s'étonner que l'eau ça mouille, ou si l'on préfère, que Macron continue de faire ce que ses prédécesseurs faisaient.

Ainsi l'hebdomadaire Marianne tombe de l'armoire : "Le premier budget de Macron profitera surtout... aux riches !" et Alain Finkielkraut de se désespérer que nulle prise de conscience sérieuse ne s'esquisse quant à l'insécurité galopante dont sont victimes tous les représentants de la République, depuis les enseignants jusqu'aux pompiers en passant par les policiers, les postiers ou les gardiens de prison (en grève en ces derniers temps).

C'est précisément parce que Macron était le candidat du Système, soutenu à ce titre par la quasi totalité des médias et des grosses légumes caricaturales qui donnent la leçon à la Terre entière alors qu'ils se trompent lourdement et contribuent au désastre depuis des décennies.

Dans le bilan catastrophique de Macron après six mois de pouvoir, RHEA a néanmoins relevé une exception : les discours de Ouagadougou et de Saint-Louis du Sénégal. 

Certains ont reproché à Macron la familiarité dont il a fait preuve à l'égard de son homologue burkinabé. Ces belles âmes estiment que le chef de l'Etat français aurait dû s'adresser au chef de l'Etat burkinabé comme il l'aurait fait avec un Thaïlandais, un Autralien ou un Indien. C'est méconnaître, ou mieux encore nier, la nature éminemment particulière des liens qui unissent la France à l'Afrique francophone, et réciproquement. Et nous ne parlons pas ici de néocolonialisme. Nous pensons aux liens étroits, intimes forgés par l'Histoire, non seulement les liens de fraternité qui ont conduits des Africains à combattre et mourir pour la France, mais aussi à exercer les plus hautes fonctions politiques, à donner à la langue française certaines de ses plus belles pages de littérature, mais aussi à venir s'établir en masse dans l'ex métropole jusqu'à constituer une partie importante de la jeunesse française d'aujourd'hui.

De tout cela et tant d'autres belles choses, il est absurde de vouloir faire table rase. Et de telles attaques à l'égard de Macron témoignent de la part de leurs auteurs d'un rapport amnésique à la réalité et à l'histoire. Emmanuel Macron a bien fait d'être plus détendu et familier avec le président burkinabé. Du moins si cette proximité annonce une conception sincère de la fraternité franco-africaine, et que sa politique en démontre dans l'avenir la réalité et la profondeur. A défaut, ses détracteurs auront finalement eu raison de n'y voir que comédie et, pire, que mépris.

Pour l'heure, RHEA, qui n'est pas soupçonnable de "macronolâtrie", se réjouit que dans le discours de Saint-Louis du Sénégal, le président français, aux côtés de son homologue sénégalais Macky Sall, ait enfin mis l'éducation au coeur de l'action de la France en Afrique. Depuis de nombreuses années, en effet, l'éducation était la grande absente des débats sur l'Afrique, l'Etat français se bornant essentiellement à s'intéresser à la scolarisation des élites africaines dans les établissements de la mission française (AEFE), sans se soucier le moins du monde du petit peuple. Ce projet pour l'éducation annoncé par Macron et Sall présentant de sérieuses analogies avec le programme de RHEA, nous ne pouvons qu'approuver cette nouvelle orientation, tout en attendant de voir ses réalisations concrètes. Car les belles paroles, nous ne le dirons jamais assez, ne sauraient seules suffire, pas plus que les millions d'euros si ceux-ci sont finalement mal employés ou, pire encore, détournés, comme ce fut souvent le cas par le passé.

Une réserve enfin : Emmanuel Macron parle d'introduire les nouvelles technologies et des innovations pédagogiques dans l'enseignement  en Afrique. Ceci nous semble relever de la démagogie et être contre-productif. En effet, compte tenu de l'ampleur de la tâche, RHEA estime que les technologies sont un luxe nuisible car coûteux, tandis que la priorité doit être donnée à la rémunération digne des enseignants ainsi qu'au matériel nécessaire à l'instruction des enfants : cahiers, stylos, livres, et bien sûr salles de classe dignes de ce nom. La remarque vaut également pour la France, où l'importance des enseignements fondamentaux (savoir lire, écrire, compter) mais aussi de la discipline, condition de tout apprentissage efficace, ont été négligés, voire abandonnés, depuis des lustres au profit de fantaisies "pédagogistes" aux effets désastreux.

Enfin, puisque Emmanuel Macron semble suivre les préconisations du programme de RHEA, nous ne saurions trop l'inviter à adopter cette autre préconisation fondamentale : l'assujettissement politique de la BCE, en vue de débloquer des centaines de milliards d'euros de crédit en faveur de l'éducation, de la santé et des infrastructures en Afrique, mais aussi en Europe.